Cela va faire 20 ans que je travaille pour la même entreprise, dans les mêmes locaux.

A la fin de mes études, j’avais postulé à une offre d’emploi un peu par hasard en me disant pourquoi pas sur un malentendu ça peu marcher.

Et me voilà parti dans un premier temps pour 18 mois de CDD.
Le boulot en lui-même était loin d’être passionnant mais c’était mon premier vrai job donc pas d’élément de comparaison et en plus nous étions une dizaine de jeunes à avoir été embauché ensemble.
Je vous laisse donc imaginer l’ambiance ! J’avais l’impression d’être avec mes potes comme à l’école mais en plus j’étais payée, que demander de plus à 24 ans.

Au bout de ces 18 mois, je suis prise en CDI, le graal pour moi à ce moment là, j’étais pas peu fière.
Et là sans en avoir conscience je m’embarque pour un long périple à bord du paquebot « tu ne vas pas kiffer ta vie professionnelle ».

Je ne vais pas cracher dans la soupe, ni me plaindre car pendant de nombreuses années j’y ai trouvé mon compte.

Certes à aucun moment le boulot ne m’a intéressé, mais les équipes étaient plutôt sympas dans l’ensemble, les horaires appréciables et j’avais d’autres avantages non négligeables quand on devient maman et que l’on commence à construire une vie de famille.

Mais un jour sans que je m’en rende compte, un mal-être s’insinue en moi, je ne comprends pas trop ce qui se passe. Peut-être la crise de la quarantaine qui vient passer sa tête par la porte et me faire un coucou en me disant « eh oh c’est le moment de faire un bilan de ta vie et de réaliser que tu n’es pas heureuse, allez viens on va se marrer ».

Sauf que je ne me suis pas marrée du tout comme vous pouvez vous en douter.
Il est alors devenu de plus en plus difficile de me lever pour aller bosser, petit à petit je me suis mise à pleurer en arrivant au boulot, je ne riais plus beaucoup et je me suis renfermée.
Et là bim bam boum dans ma tête il y a tout qui tourne (si vous avez des enfants vous aurez certainement la réf de cette sublime chanson 😉), le couperet tombe, ma direction demande à ce que je vois la médecine du travail et celle-ci m’arrête.

Moi Bérengère qui en quasi 20 ans n’avait jamais été arrêtée voilà que l’on m’imposait de faire une pause !
Mais What comme dirais mon fils.

D’ailleurs petite pensée émue pour la médecin que j’ai vu ce jour là et qui a dû me prendre pour une folle.
J’avais rendez-vous un lundi matin, elle décrète qu’il est impératif que mon médecin traitant m’arrête et elle me déclare inapte temporairement.
Sur ce moi le plus sérieusement du monde, je lui dis « ok, donc je retourne bosser, je prends rendez-vous quand je peux avec mon médecin et je vois plus tard pour l’arrêt ».
Elle me regarde les yeux ronds en se demandant si je la fais marcher et me dis « madame, je vous ai déclaré inapte donc vous ne retournez pas au travail, vous rentrez chez vous ».
Et moi « non ce n’est pas possible, j’ai des choses à terminer, je dois aller travailler ».
Comment vous dire, je crois que là je l’avais définitivement perdue la petite dame 😂.

Je ressors donc complètement hébétée, en larmes, en le vivant comme une véritable catastrophe.

Je suis dans un premier temps arrêtée un mois. Celui-ci n’a pas été simple, car je vivais cet arrêt comme un véritable échec, une faiblesse de ma part. Il a donc fallut l’accepter.

Mais le temps a fait son effet et je me suis rendue compte que ce break était plus que nécessaire pour mon bien-être et qu’il a permit d’éviter que je m’enfonce du côté obscur sans retour possible (ok j’avoue j’en rajoute légèrement).

Du coup, une fois cette phase d’acceptation passée j’ai été prolongée encore de 2 mois qui m’ont permis de me mettre à fond et l’esprit libre sur mon bilan de compétences (qui fera très certainement l’objet d’un article afin que je vous raconte l’impact qu’il a eu sur moi grâce à cette belle personne qu’est Stéphanie, mais ça c’est une autre histoire).

Mais comme vous devez bien vous en doutez, un beau jour il a fallut que je retourne travailler (pff aucun suspens cet article 😁).

C’était en mi-février dernier, rendez-vous chez mon médecin très légèrement angoissée comme vous pouvez l’imaginer. Cette dernière a préférée me faire reprendre en mi-temps thérapeutique dans un premier temps.

Comment vous expliquer ce qui se passe dans ma tête avec cette reprise.
Du plus profond de mon être, de mes tripes je sais que j’en ai terminé avec ce travail, qu’il m’est absolument impossible d’envisager de continuer encore pendant des années car cela me mets dans le mal.
Mais malheureusement il y a une différence entre ce que l’on veut et la vraie vie avec un emprunt à rembourser et des enfants à assumer.

Il va donc falloir que j’arrive à voir ce travail uniquement comme un job alimentaire et à prendre de la distance, ne plus m’impliquer comme j’ai pu le faire auparavant.
Exercice difficile pour moi qui ait toujours été très impliquée, voir trop, dans mon travail.

Mais même si pour être honnête c’est pas simple tous les jours d’aller au boulot, il faut que je garde en tête mon objectif de me reconvertir cette année 2023 afin de pouvoir démissionner en fin d’année.

Est-ce que j’y arriverai ou pas, telle est la question !
La suite au prochain épisode.

Si vous qui me lisez avez ou êtes dans la même galère, n’hésitez pas à m’écrire pour échanger et qu’on se soutienne, se motive entre nous 😊.

Vous pourriez aussi aimer...

Laisser un commentaire